Cela faisait déjà quelque temps que je voulais faire un vrai post de blogueur pur boeuf, mêlant quelques news chères à mon coeur et poser là quelques découvertes qui m’ont marqué. Un post léger et débonnaire de 50.000 signes placé sous le signe du #partage.

Je me suis d’ailleurs rendu compte d’une chose, en considérant avec paresse la possibilité du renouvellement de ce blog, c’est que :
– je n’y blogue jamais.
– lorsque je poste quelque chose ici, dans 90% des cas ce sont des nouvelles d’anticipations.

De la pilule qui empêche de dormir à la chasse aux drones, en passant par des fictions politiques impliquant Duflot en pédalo, Guéant assailli par un ancien camarade de promo, l’histoire vraie de Siri, un mec qui se transforme en mouette ou des monstres radioactifs politiques, j’avais sérieusement jamais fait le lien entre ces trucs que je publiais là et le fait que c’était soit de la science-fiction, soit de l’anticipation politique.
Et le roman sur lequel je ne travaille pas depuis deux ans est aussi un truc avec pas mal de science-fiction. ET BEAUCOUP D’AMOUR ROMANTIQUE. J’ai oublié ce que je voulais dire, y’avait une conclusion sur ma vision de la vie, un truc sympa qui me permettait de faire une transition avec la suite, mais je viens de voir passer sur twitter une photo de Scarlett Johansson nue. Paradoxalement sur la photo je n’ai pas spécialement bloqué sur sa si médiatisée poitrine, mais sur son ventre et un nombril assez admirables.

Cannes 2014

On a passé Mars-Avril, cette période durant laquelle bouillonnent beaucoup de discussions sur la possibilité ou non de pouvoir faire des choses sur le web durant le Festival de Cannes, qui puisse nous exciter et plaire au plus grand monde. Cette équation est compliquée dans ce que je propose sur internet mais je crois que désormais j’ai arrêté d’essayer de chercher la formule magique. Pour Cannes, j’ai toujours eu la chance inouïe de faire exactement ce qui me plaisait, d’être fier de ce qu’on faisait, et de travailler avec des gens passionnés comme les équipes du web d’Arte, qui tentent toujours de penser en dehors de la boîte. Qu’un truc comme Cannes Cocktail ait existé l’année dernière grâce à eux est une vraie chance, j’ai aimé chaque seconde des tournages avec Clem et Bertrand. C’était une émission de genre, comme il existe des films de genre, le produit était bien rond, il y avait l’univers graphique, musical, et l’ambiance que j’avais voulu, tout le monde a bien fait son travail et ceux qui l’ont fait en sont fier. J’aurais préféré avoir 5 millions de vues par épisode, mais en même temps ça m’aurait très sérieusement intrigué. Vous pouvez revoir les épisodes là.

Cannes Cocktail, c’était 2013, le concept ne se prête pas à une deuxième saison, on a tous envie de faire autre chose de bien. C’était bien une année, voilà. C’est comme le karaoke. C’est rigolo une fois par an un peu bourré, mais si vous deviez y aller tous les jours ça deviendrait très relou.

Donc la news c’est qu’on est de retour pour Cannes 2014, toujours sur Arte.tv, avec une nouvelle présence qui va vraiment changer de ce qu’on a pu faire dernièrement pour le festival. C’est un peu tôt pour gâcher le truc en racontant tout, mais disons qu’on va jouir d’une liberté de publication et de supports qui est proche de l’idéal pour moi. J’aime faire des videos, écrire pour le festival comme je l’avais fait pour Slate me manquait, et on devenait frustré de n’être là que le matin, sur une émission circonscrite dans le temps, sans donner de news ou faire du lol sur le reste des évènements de la journée. Notre présence sera plus diffuse, moins matérialisée par un rendez-vous quotidien, mais elle sera parcontre permanente, du début à la fin du festival et tout au long de la journée. On va s’embarquer dans une aventure un peu inconnue qui va beaucoup nous solliciter, mais ce que je peux dire c’est qu’on est méga excité. Et qu’on va bien rigoler.

 

Midi Festival

Fin Juillet, venez boire des coups avec nous à Hyères, sous le son des cigales et la pinède magnifique des jardins de la Villa Noailles, sur un site à échelle humaine, pour écouter Panda Bear, François & The Atlas Mountains, Merchandise ou John Wizards, jouant à deux mètres de vous comme des potes à la plage.
C’est une année spéciale pour le Festival (dont je fais partie du conseil d’administration depuis ses débuts – disclaimer d’amour). La programmation a été réduite, restreinte à l’écrin de la Villa Noailles, pour pouvoir passer une année difficile du point de vue de nos finances. Une étape connue si vous êtes au fait des festivals musicaux en France, et d’autant plus dans ma belle région, lorsque l’on décide de sortir un petit peu des sentiers battus. Mais la connaitre n’enlève rien à l’enjeu impératif de la traverser pour pouvoir continuer.
Alors si vous avez déjà connu Midi, si vous avez apprécié votre passage à Midi Festival, où si vous voulez vraiment découvrir l’essence du Festival c’est cette année qu’il faut venir, dans une configuration semblable aux premières éditions, qui en avaient fait le succès.

C’est le dernier week-end de Juillet, la billetterie est là : https://www.yesgolive.com/midi-festival
Vous lancez l’idée à vos potes/votre-vos chéri-e-s, réservez fissa un camping ou un hotel (cette année il n’y a qu’un seul site de festival donc pratique), et boum c’est réservé, et on trinquera ensemble en critiquant la coiffure des bassistes.

 

The Disaster Artist, Kinski et Magellan

Téléscopage ce mois-ci pour moi de trois lectures et visionnages autour du même thème, sans raison précise : les gens fous qui n’ont cure des avis des autres pour faire ce qu’ils ont en tête, et qui réussissent juste un peu.

Le premier est de la plus haute incompétence, mystérieux, et terriblement attachant : c’est Tommy Wiseau, le réalisateur du film « The Room », qui fut considéré par la critique comme le Citizen Kane des mauvais films, devenu culte de facto grâce aux internets.
6 millions de dollars de budget pour un film à trois décors, payé de la poche (sans que l’on sache d’où vienne l’argent) de cet égomaniaque, démissions en cascade, scenario improbable, ambiance postapocalyptique sur le tournage, un cocktail parfait.
Son meilleur ami, qui contribua au film en temps qu’acteur et line producer (!), a raconté sa rencontre avec Wiseau et les conditions de ce tournage dans un livre hilarant et touchant, « The Disaster Artist ». J’ai positivement adoré, lire ce bouquin était merveilleux, et voici la bande annonce vidéo du livre (je trouve ça chouette comme idée, faire une bande annonce video de livre).

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GROS PARALLELE avec « Ennemis Intimes » * ,  ce documentaire du réalisateur allemand Werner Herzog sorti il y a quelques années sur sa collaboration avec le terrible Klaus Kinski. Là où le fou Tommy Wiseau était nul mais inoffensif, le fou Kinski était génial et dangereux. Les plus jeunes de mes lecteurs ne le connaissent peut-être pas, mais cet acteur allemand, papa de Nastassja Kinski (enfin si vous ne connaissez pas Klaus je doute que vous connaissiez Nastassja lol), était un mélange de fureur brute, d’expressivité terrifiante et de violence quasi permanente. Il n’a quasiment tourné qu’avec Herzog, le seul homme à canaliser la bête, la supporter, dans une démarche tout de même assez égoïste – celle de puiser jusqu’à la moelle le carburant de folie de Kinski pour servir son oeuvre.
Ces moments de violence pendant les tournages, mais aussi l’extraordinaire histoire d’amitié des deux hommes, Herzog le relate dans ce documentaire qui retrace entre autres les tournages de Aguirre, la Colère des Dieux ou Fitzcarraldo.

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La première fois que j’ai vu qui était Kinski en tournage, la première fois que je l’ai vu hurler, yeux exorbités, devant un public entier de spectateurs, sa propension a éclater sans aucune retenue sociale devant les gens, je m’étais dit que cet homme était l’homme le plus libre du monde. Il a été mon héros pendant dix jours, jusqu’à ce que j’apprenne qu’il touchait ses enfants en permanence et avait violé l’une de ses filles pendant à peu près toute son enfance. Je me suis dit que la liberté totale ET inoffensive pour les autres est aussi une équation très difficile, et j’ai jeté à la poubelle ma photo encadrée de Kinski (c’est une image).

Enfin, plus soft, mais significativement plus important pour l’humanité, Magellan raconté par Stefan Zweig. Dans ma folie dévorante de l’histoire des navigateurs (je kiffe La Perouse, Bougainville, ma star le capitaine Cook, etc), j’étais toujours passé à côté de Magellan, ne comprenant pas trop l’enthousiasme des Magellos sur ce garçon qui, bien qu’ayant ouvert une voie vers l’Asie par l’Amérique, était mort avant d’arriver. Perso je n’ai jamais trop aimé Colomb non plus, que j’ai trouvé concon jusqu’à la fin à radoter sur l’Amérique.

Mais le Magellan que raconte Zweig est plus attachant, seul contre tous, contre l’impossibilité notoire à l’époque de rejoindre l’Asie par l’Ouest, contre son propre pays qui le renie, contre l’Espagne qui le soutient mais fomente plein de manigances contre lui. Contre sa gueule visiblement antipathique qui, à l’inverse de ces gens au physique facile qui obtiennent tout en un sourire, lui attirait des refus et des inimitiés injustifiées et immédiates. Le gars a fait preuve d’un calme et d’une patience de zinzin, a préparé son expédition, est passé entre les gouttes, et malgré cette montagne d’emmerdes a emmené ses navires à l’autre bout de la terre, par des chemins jamais explorés par un seul européen. En mourrant à mi-chemin, certes, mais je serais vous je ne me moquerais pas, à moins qu’un détroit porte votre nom. Si c’est le cas, je vous autorise à juger.

On se retrouve après le festival.

* Il est disponible sur Arte VOD et ce post n’est pas sponsorisé. Je pourrais vous orienter vers UniversCiné mais leur interface est horrible et le film a coupé mille fois. Donc j’ai acheté deux fois la loc pour le voir.