Fang deux.
Il fallait que je le poste : en cette période de sécheresse qu’est l’été pour les séries U.S, la saison 2 de True Blood est une vraie surprise, capiteuse, esthétique à chaque plan, dénuée de tous les défauts de la saison précédente.
Pour ceux qui ne connaissent pas, l’histoire peut faire peur (au premier et au second degré) : ça parle de vampires. Adapté par Alan Ball (American Psycho, Six Feet Under) d’une série de romans de Charlaine Harris, True Blood manipule avec une grâce inégale depuis sa création, des thèmes indigestes mais graphiquement toujours sublimes.
Des vampires « outés » parmi les humains, un sang synthétique leur permettant de se nourrir en toute légalité, leur propre sang prisé par des junkies, le tout se déroulant dans le petit village de Bon Temps, Sodome et Gomorrhe d’une poisseuse Louisiane, des bars qui suintent l’amérique, des serveuses écoutant leur seins pousser sous une musique des années 50.
Toujours pas loin du diable, on a aussi droit dans cette saison 2 au meilleur de la bigoterie de campagne U.S comme on l’aime, tout en dents blanches et en sweaters sur l’épaule – bref, comme si Todd Solonz tournait un épisode de Buffy.
Dans ce tango jamais tout à fait sec ni tout à fait propre, Alan Ball mélange toutes les minorités visibles, noirs, pédés, vampires, et dans une ambiance sexuelle à couper au couteau , de temps en temps, nous raconte une histoire.
La première saison, au scénario un peu faiblard, parfois illuminé par des scènes de baises ou d’hallucinations narcotiques jamais montrés auparavant en TV, ne m’avait pas entièrement convaincu.
Mais à voir les trois premiers épisodes de la saison 2, c’est à croire que la S1 n’était que la préparation, l’échaffaudage à ce zeppelin énorme, insensé, sexuel et déjanté qui s’élève en ce début de saison 2. Trois épisodes ne suffisent certes pas, et j’espère ne pas être déçu et devoir ratifier ce post.
Chaque arc entamé dans cette saison est haletant, original, et esthétiquement parfait . L’interprétation hallucinée des personnages rend l’ouvrage tout bonnement excellent.
Et à la naïve Sookie, héroïne de la série, qui perd un peu plus de sa naïveté à chaque coup de hanche de son amant vampire, on préferera son frère Jason, interprété par l’excellent Ryan Kwanten.
Torse nu, il ferait passer Sawyer de Lost pour Valérie Damidot, et son jeu est exceptionnel : à la fois juvénile, héroïque, halluciné, il est un des personnages les plus attachants de la série.
Donc pour tous mes camarades qui vivent aux Etats-Unis bien sûr, c’est tous les Dimanches soir sur HBO. Et pour les autres, versez des torrents de larmes.