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J’ai décidé de lancer une nouvelle rubrique dans ce blog, qui se concentrera périodiquement sur le morceau n°1 des charts actuels du moment.
En me basant sur le très sérieux TOP 50 classement complet des singles de la chaîne culturelle MCM, le sujet de ce premier post sera « I know you want me » (Calle Ocho), interprété par l’artiste Pitbull.

A la suite de son article « Pourquoi n’y a t-il plus de tubes de l’été ? » sur Slate, j’avais confié à mon twitpal Vincent que de tous les tubes mentionnés pour 2009, Calle Ocho (c’est plus rapide à écrire), en tout cas dans les Alpes Maritimes, dominait avec une suprématie écrasante tous les charts « Campings & Autoradios du Sud » depuis fin Juin.

A la salle de fitness où je me rends à une fréquence quasi quotidienne, entretenant mon corps et mes muscles luisants sous les saillies des haltères, je dois me farcir NRJ12 en boucle, qui passe le morceau environs une fois toutes les demi-heures.

Le Clip

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Un homme, intitulé Pitbull, chante son morceau tandis que plusieurs femmes court vêtues, se trémoussent. A quelques reprises, il danse avec elles et les enlace, mais ne semble pas particulièrement amoureux de l’une d’entre elles. Au milieu de la chanson, il s’empare d’une camera Super 8 et semble filmer quelque chose hors champs pendant quelques secondes. A la fin du clip, aucun dénouement particulier ne survient.

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La chanson

Le morceau du début débute ainsi – il semble a priori débile mais en réalité témoigne d’une honnêteté réelle de l’artiste :

Haha
It’s Mr. 305 checkin’ in for the remix
You know that S 75 Street Brazil ?
Well this year gon be called Calle Ocho
Hahahaha

Traduction :
Haha
C’est monsieur 305 qui déboule pour le remix
Vous connaissez ce S 75 Street Brazil ?
Hé bien cette année ça s’appellera Calle Ocho
Hahahaha

Mr 305 est le surnom dePitbull, c’est l’area code de Miami d’où il est originaire, nous le verrons plus tard.
Il annonce donc le remix d’un morceau – il mentionne en réalité le titre « 75 Brazil Street » de Nicola Fasano, un producteur et compositeur Club/House Italien.
La track est quasiment intacte, si vous l’écoutez :
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Ce qui est drôle, c’est que « 75 Brazil Street » sample efficacement un morceau beaucoup plus connu,  « Street Player », du groupe Chicago.

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Ce morceau vous dit quelque chose soit parce que vous connaissez déjà Chicago, soit parce que vous vous êtes vous-même trémoussés sur un autre morceau club samplant « Street Player »,  intitulé « The Bomb » par « The Buckethead », sorti sur les dancefloors en 1995.

Pitbull finalement a donc l’honnêteté d’annoncer la couleur dès le début de cette vidéo : « ahahahaha bonjour, je suis un artiste de Miami qui vais chanter un remix du morceau de Nicola Fasano reprenant Chicago ahahahah ». Les rires témoignent plus d’une timidité que d’une réelle envie de se faire défoncer la gueule. Il dit ahahah comme certains jeunes sur MSN disent à une amie « t belle lol ».

Pourtant Pitbull est encore jeune, il aurait pu déjà utiliser le lol et aller au plus court en disant « lol je RT chicago lol ». Mais ne le jugeons pas, venant des communautés Cubaines de Miami, il n’a peut-être pas eu l’accès à l’informatique.

L’artiste

Fils d’immigrés Cubains, Armando Christian Pérez est un pur produit de Miami. Et une autre grande surprise, c’est que l’artiste a une certaine street credibility. Ce n’est pas Sliimy, quoi.
A en étudier son parcours, on découvre qu’Armando s’est fait virer de chez ses parents car, lassé de sa scolarité, il commençait à dealer de la drogue. Complètement porté par le mouvement Miami Bass, se faisant remarquer sur quelques mixtapes locales,  il se fait prendre en affection par Lil John, pape de la Crunk, un dérivé de la Miami Bass issu de Memphis, que la chanteuse Ciara décrit comme « le heavy metal » du hip-hop.

Premier succès, le morceau au paroles très inspirées « Culo ». C’est du bon, on est dans un son déjà très démocratique, mais assez racé pour ne pas être ridicule.
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Les images semblent avoir été prises lors du Festival Calle Ocho, ayant lieu en Mars pendant la période  de Carnaval, dans la rue du même nom. Car la Calle Ocho, donnant son altertitre au morceau de Pitbull, est l’autre nom de la rue la plus célèbre du quartier cubain de Miami. La South West Eighth Street de Little Havana. On est dans le 100% cubain les gars. Ca sent la chaleur torride, les jolies nanas à big booties, la limonade et la bière, les tatouages et les voitures tunées avec le Christ sur le capot.

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C’est incroyable, le monde est petit, car une des danseuses de ce clip en connait en rayon, niveau grosses cylindrées.

La meuf

Des quatre demoiselles se trémoussant lascivement dans le clip, une d’entre elles, la plus sculptée, retiendra l’attention du scientifique.

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#footfetish

Ce que vous voyez là est également un pur produit Américano-Cubain.
Elle se nomme Sagia Castaneda.
Ce clip est un petit peu son « Tchao Pantin » à elle, enfin un rôle sérieux à sa mesure, après avoir trimé pendant des années sur papier glacé.

Car Sagia, native de Miami, a enchainé les rôles de modelling. Avec une spécialisation : bikini girl de véhicule à moteur.

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Il n’y a pas eu assez d’articles sur les bikini girls de véhicules, et de l’engouement de la communauté latino-américaine à son endroit. J’ai toujours pensé que c’était un dérivatif du porno, prisé car il entretient les fantasmes tout en n’enfreignant pas les profondes croyances catholiques de cette communauté.

Sagia est sorti de ce carcan artistique. Elle a enchainé plusieurs clips depuis Calle Ocho. Elle a un compte Facebook, et même un compte Twitter ou elle passe son temps à remercier ses followeurs qui lui disent qu’elle est bonne lol.

Et lorsque Sagia présente à ses amis Facebook son petit copain, elle est accueillie comme il se doit.
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C’est la rançon du succès.

Si ce clip était un footballeur, il jouerait sans nul doute au FC Lens.
Il est authentique, mouille le maillot, et jouit d’un public enthousiaste. Il n’a aucune autre prétention que de faire bouger des fesses, il est Made in Miami, il est con et joyeux, et ne possède pas le moindre neurone.
Croyez-moi, si je continue cette rubrique, on n’aura pas tous les jours la chance de tomber sur du produit aussi traçable dans sa chaine de fab, moi je vous le dit.