Hello hello

Le concept n’est pas si récent que ça (2006, vous vous rendez compte, c’est presque un siècle sur internet), mais après quelques recherches j’ai été surpris de voir qu’aucun site francophone, PAS UN, n’a pas parlé de Sarah Brown et du Bershon.

Le Bershon est le nom donné à une expression faciale précise, une expression mêlant embarras, ennui, exaspération, humiliation, impatience, et désarroi. Celle précisément qu’emprunte un ado de 15 ans, duvet aux lèvres, se cachant derrière une casquette, lorsqu’on le force à poser en photo en compagnie d’un élan en peluche, ou je ne sais pas moi, un T-shirt Dora l’exploratrice.

La bloggeuse américaine Sarah Brown est à l’origine du « déterrage » du mot et de sa popularisation. Sarah dit avoir toujours connu le mot bershon, depuis sa prime enfance, et la meilleur amie avec laquelle le concept de « bershon » lui est revenu à l’esprit connaissait également l’expression alors qu’elle avait passé son enfance à des milliers de kilomètres de Sarah.
Le mot Bershon existait donc, depuis longtemps, mais son origine est inconnue (pour ma part je pense que c’est une contraction du mot « embarrassing »).

Sarah décrit le Bershon (traduction maison) : « L’esprit du bershon s’apparente assez à ce que vous ressentez lorsque vous avez treize ans et que vos parents vous font porter un pull de Noël pour poser sur un portrait de famille, lorsque vous êtes au bord du dégout mais à la fois bien trop « cool » pour vous en préoccupper, alors vous faites ce visage, comme si quelque chose sentait mauvais, en roulant des yeux, bouillant intérieurement. »

Grosso modo, c’est l’expression qu’aborde le visage, souvent d’un adolescent, en pleine crise d’identité et de représentativité physique, lorsque on le force à poser en photo. C’est énorme. Bershon.

Bien sûr, le terme est devenu culte, et le groupe flickr dédié au Bershon est d’une poésie et d’une drôlerie extraordinaires :

On se projette d’un coup dans ces années magiques et cruelles, ou l’apparence et le donné à voir sont des enjeux si importants.
Selon Sarah Brown toujours, la Sainte Patronne du Bershon reste le personnage de Kelly Taylor de Beverly Hills, 90210, dont le visage est figé à vie dans une expression Bershon.

A-t-on des Bershons célèbres franchouillards ? Quel représentant du Bershon aux Nations-Unies pourrait-on choisir pour la France ?
J’ai immédiatement pensé à Charlotte Gainsbourg, période l’effrontée, tellement timide et mal à l’aise qu’elle aurait fait passer Françoise Sagan pour Dorothée. Mais tellement à croquer.

Un autre magnifique Bershon spirit reste l’avocat Arnaud Klarsfeld, qui semble aimer autant les cameras et appreils photos qu’un bon coup d’orteil dans le pilier du lit.

Bershon babe. On sent le frisotti dans le regard. Dis-le, que t’aimes pas être pris en photo.

Mais une grande corporation dans laquelle le Bershon est largement répandu à mon sens reste celle du Football professionel.
Le footballeur en sortie d’entrainement, juste avant de rentrer dans la Porsche, est trés Bershon.

Le roi du Bershon étant quand même Zinedine Zidane :

Arrêtez s’il vous plait.

Et dans le genre « je pose uniquement pour cette photo car c’est dans mon contrat » , le grand Raymond Domenech durant l’époque bénie où il cassait des tibias.

Voilà, vous savez tout du Bershon.
Je serais ravi que vous me fassiez part de vos photos les plus bershon, ou d’éventuelles personnalités que j’aurais oublié pour représenter la France. Vous l’aurez compris , c’est important.