What I did in New York Touristique

What I did in New York Touristique

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Non, je ne suis pas de ces beaux ténébreux qui connaissent New York sur le bout des doigts et vous parlent d’un air blasé de concept stores introuvables – je connais toujours très mal New York et c’était la deuxième fois que je m’y rendais.

Et comme la première fois remontait à longtemps, à une époque ou deux tours jumelles occupaient fièrement le ciel de manhattan, cette fois-ci, je me suis attaché cette fois-çi à faire toutes les petites conneries que je rêvais de faire à New York. Et comme j’ai un avis sur tout, je vais vous le donner après le jump, avec séance diapo en sus.
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Destination : Lorraine

Destination : Lorraine

Je pars pour les fêtes dans des contrées du Nord-Est qui me sont inconnues, moi, enfant du Sud.
Grâce à ma profession je suis déjà allé une quinzaine de fois en Russie et dans d’autres Pays de l’Est, dans plein de pays d’Europe, dans les West Indies, mais aucun territoire ne m’est plus teinté de mystère que la France, sorti du Sud et de Paris (et ce qu’on appelle chez nous « Le Nord », c’est à dire tout ce qui est au-dessus de Lyon).

J’ignore s’il y a l’électricité et Internet là-bas, mais je ne manquerai pas de mener le récit fantastique de ce voyage dans le territoire des ancêtres de ma femme, connaissant déjà les ancêtres assez directs (mes beaux parents).

Alors je tenterai de flicker, de qiker, de vimeoter peut-être, de bloguer sûrement, J’ai rangé mon matériel entre la machette et l’anti moustique. Et si on ne se revoit pas, je vous souhaite d’excellentes fêtes.
Y’a bien des moustiques là-haut ??

Copyright pa russki

Copyright pa russki

Aaaaaaah quel plaisir d’ouvrir à nouveau la porte de ce blog fermé durant deux bon mois, deux mois de voyages professionnels m’ayant porté sous les ciels bleus gris bleus de Poitiers (wooaaa), Moscou,  Fort de France et Moscou encore.

Je me réapproprierai l’écriture et l’espace blogostique en racontant dans mes billets de retour au pays natal quelques souvenirs et choses notables vues de mes voyages.

On va parler de musique et du parc Izmailovski. Ce ne sera pas chiant.
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Eia à Césaire, le blanc te salue.

Eia à Césaire, le blanc te salue.

Cahiers d’une Arrivée

Jeudi Dernier, arrivée à Fort de France, [tag]Martinique[/tag]. Aéroport [tag]Aimé Césaire[/tag].
On m’y annonce qu’Aimé [tag]Césaire[/tag] est mort.
Un homme que j’aimais, au sujet duquel j’avais déjà écrit sur ce blog, un « péyi » que j’admire, un week-end intense à envisager, un emploi du temps professionnel annulé pour deuil national. Mais le sentiment, dans cette tristesse ambiante, d’être chanceux de pouvoir être là pour ces jours-là.

Des fleurs de balisiers, symbole du Parti Progressiste Martiniquais que fonda Césaire, partout sur les routes, partout dans les mains, comme des flammes immobiles, des Martiniquais dignes mais attirés comme un aimant par la procession, la voiture, toucher la vitre, dire Adieu, et suivre, klaxonner, chanter, pleurer, réciter, se faire voir ou se cacher, jusqu’au stade Dillon/[tag]Aliker[/tag], où il fait déjà nuit, trois heures de retard, le cercueil se pose, et où l’on vient encore, où l’on ne fait que commencer de venir, le cercueil, toucher la vitre du cercueil.

A [tag]Fort-de-France[/tag] des panneaux en papiers immaculés ont été tirés pour que la rue puisse écrire sa douleur, mais le fond est moins spontané, moins naturel, les phrases se ressemblent, sont moins précises que les regards, on se rend compte que la connaissance de Césaire est disparate, qui de connaitre le chantre de la négritude, qui de louer le symbole, qui de louer l’éternel maire de Fort de France. Quelque soit le degré de connaissance au sujet de Césaire, la douleur semble être la même.

Lire Césaire quand on est blanc

Césaire m’a non seulement fait prendre conscience d’une douleur exprimée, de la part de responsabilité qui résonne en moi, de la part de bourreau mais aussi de victime, mais le terme d’universalité qu’on utilise à tout bout de champ en ce moment pour qualifier son oeuvre est tout à fait juste.

Non seulement l’[tag]Antillais[/tag] n’est pas un africain, puisque coule en lui du sang blanc, noir, caraïbe, mais une lecture de Césaire permet d’élargir cette négritude à tous les opprimés, colonisés, fléchis de la terre.
In extenso, pêle mêle accolés dans les actualités, se télescopaient dans les journaux télévisés des nègres tibétains, des nègres palestiniens, des nègres de toutes les couleurs.
Et si l’œuvre de Césaire est importante, c’est non pour avoir rétabli une vérité, car il n’est de vérité poétique, mais rétabli une fierté.

Dans ce que me disaient les martiniquais je retrouvais souvent ces termes : vertical, droit, fier.
« Un homme vertical ». Pas courbé, pas penché, droit, fier.
Et si identité il y a, c’est encore une identité faible, peu solide, à construire. Identité précaire d’un peuple partagé entre un passé douloureux, un présent assez bancal, et un avenir indéterminé.

Ce passage d’Edouard [tag]Glissant[/tag] dans « Le Discours Antillais » (folio essais, 1997) illustre à mon sens magnifiquement cet entre-deux :

« Aussi bien, si cet espace n’est pas l’espace ancestral, ce n’est pas non plus un espace possédé. La collectivité martiniquaise s’équilibrerait de savoir qu’entre l’idéal perdu du retour à l’Afrique et l’idéal de la promotion à la citoyenneté française, une réelle et dense dimension a été mise entre parenthèses au fil de l’histoire subie, et qui est la possession soufferte de la terre nouvelle.
La légitimité de cette possession collective n’est pas même esquissée. Il n’y a ni possession de la terre, ni complicité avec la terre, ni espoir en la terre. La prodigalité (ou l’apparente insouciance) dont semblaient faire preuve les Martiniquais relève de ce sentiment obscur d’être littéralement de passage sur leur terre. »

Verticaux / Horizontaux

Pendant ces obsèques nationales et verticales, à l’hôtel Carayou des Trois-Ilets (fort agréable et très bon service au demeurant), des métropolitains ayant payé pour le voyage sont en position horizontale, au soleil.

Manger seul au petit déjeuner vous permet d’observer en zoologue certains de ces touristes à la peau rouge et au débardeur échancré s’adresser au personnel Martiniquais comme s’il s’agissait de petits macaques obéissants. Ceux qui sont vraiment à coté de la plaque, ce sont eux. Ces quelques touristes métropolitains. On leur a dit qu’avec le personnel hôtelier des Antilles, fallait pas se laisser faire, faut être sec et cassant tout de suite, après ça passe. Vraiment. Ils feraient mieux d’un peu plus lire Césaire.